La Caisse de retraite des médecins rapporte une baisse des bénéfices non commerciaux déclarés par environ 102 300 praticiens sur une année. Cette diminution est plus prononcée chez les médecins généralistes.
Les revenus des médecins libéraux ont enregistré une baisse d’environ 4 % en 2022, d’après les données de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF). Cette diminution est particulièrement notable parmi les généralistes.
Selon des statistiques publiées récemment et basées sur les bénéfices non commerciaux de quelque 102 300 médecins, les revenus nets de cette catégorie de professionnels ont diminué de 5,7 % en moyenne, atteignant près de 76 500 euros. La CARMF souligne que cette baisse est la plus marquée observée au cours des vingt dernières années et cela concerne aussi bien les généralistes ne pratiquant pas de dépassements d’honoraires que ceux fixant librement leurs tarifs par rapport aux prix des consultations établis par la Sécurité sociale.
Une négociation qui s'annonce tendue
Cette baisse est en contraste avec l’augmentation d’environ 6 % des revenus nets des généralistes observée entre 2019 et 2021. Selon le président de la CARMF, Thierry Lardenois, cette diminution résulte d’un « gel des honoraires » ces dernières années et d’une « hausse exponentielle des charges », incluant des coûts tels que la facture d’énergie et la rémunération d’un secrétariat.
D’après les informations de l’Assurance Maladie, les honoraires totaux par patient pour les généralistes ont enregistré une augmentation légèrement inférieure à 3 % en moyenne par an entre 2000 et 2021. Il est cependant important de faire la distinction entre ces données et les revenus nets obtenus après déduction des charges.
Cette analyse de la CARMF vient renforcer les arguments des syndicats de médecins libéraux, qui nourrissent l’espoir d’obtenir une augmentation significative de leur rémunération dans le cadre des négociations de la convention les liant à la Sécurité sociale, débutant officiellement ce mercredi.
L'arrivée d'acteurs financiers au sein de certains secteurs
Le gouvernement affirme que ces pourparlers visent à renforcer l’attrait de la médecine libérale. Il s’est déclaré disposé à examiner une hausse du tarif de la consultation de base des généralistes, qui est passée de 25 à 26,50 euros en novembre. Les discussions incluront également les forfaits perçus par les médecins, constituant environ 15 % de la rémunération des généralistes.
Les spécialistes sont également déterminés à faire avancer leurs intérêts dans ces pourparlers. Selon eux, les bénéfices non commerciaux ont connu une baisse d’environ 2,7 % en un an, atteignant en moyenne près de 112 000 euros.
Cependant, les évolutions varient en fonction des spécialités. Alors que les revenus des cancérologues et des gynécologues ont diminué sur une année, ceux des biologistes et des radiologistes ont, au contraire, connu une augmentation. Le président de la CARMF estime que « la seule progression des revenus est constatée dans des spécialités à forte tendance à la financiarisation ». L’Assurance Maladie surveille de près l’entrée d’acteurs financiers dans certains secteurs médicaux.
L’Équipe SERELYON