Les opportunités pour les étudiants et diplômés des filières « santé » de se réorienter vers d’autres études dans ce domaine sont actuellement limitées. Cependant, la réforme en cours des formations paramédicales cette année pourrait rompre cet isolement et rendre la réorientation vers d’autres études de santé plus accessible, évitant ainsi de recommencer depuis le début.
Un premier arrêté destiné aux étudiants infirmiers
Depuis 2017, un premier arrêté autorise les infirmier(e)s à
accéder en deuxième ou troisième année d’études médicales telles que la
médecine, l’odontologie, la pharmacie ou la maïeutique. Initialement, une
expérience professionnelle minimale de deux ans en tant qu’infirmier était
requise, mais cette exigence n’est désormais plus en vigueur. De plus, d’autres
voies de transition sont disponibles pour les infirmier(e)s souhaitant se
diriger vers les formations en masso-kinésithérapie, ergothérapie, psychomotricité
et ostéopathie. Les infirmiers diplômés peuvent bénéficier de dispenses de
certaines unités d’enseignement afin de poursuivre ces cursus.
Malgré l’existence de ces possibilités dans les textes,
elles ne sont pas toujours accessibles aux jeunes diplômés. Les instituts de
formation peuvent rejeter des candidats en raison du manque de places
disponibles ou pour d’autres motifs. Il est ainsi recommandé aux individus
intéressés par une réorientation de construire soigneusement leur dossier, de
se renseigner sur le métier et de manifester de l’intérêt pour la profession en
rencontrant des professionnels et en effectuant des stages.
Différences entre passerelles entrantes et sortantes
Les possibilités de réorientation pendant les études entre
les formations en santé sont encore plus limitées. Elles se manifestent
principalement dans le cadre des expérimentations de rapprochement entre les
Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) et les universités, qui ont été
autorisées depuis 2021. Malgré des différences entre ces expérimentations,
plusieurs d’entre elles prévoient des passerelles avant même l’obtention du
diplôme.
C’est le cas notamment dans certaines expérimentations entre
des Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) et des Parcours d’Accès
Spécifique Santé (PASS, anciennement première année d’accès aux études de
médecine).
Les étudiants inscrits dans ces PASS qui optent pour la
branche « sciences infirmières », qui réussissent cette option et valident leur
première année, peuvent accéder, sous réserve de quotas, directement à la
deuxième année de formation infirmière. De plus, s’ils le désirent, ils ont la
possibilité de se porter à nouveau candidats pour intégrer une filière médicale
à la fin de leur deuxième ou troisième année en IFSI.
Dans certaines universités, une réorientation précoce vers
les IFSI à la fin du premier semestre de la première année est également
envisageable. Ces réorientations sont toujours assorties d’un accompagnement
plus ou moins soutenu, notamment pour rattraper les stages non effectués. Dans
l’autre sens, des passerelles « sortantes » des Écoles de Soins Infirmiers
(ESI) vers des filières médicales telles que la médecine, l’odontologie, la
maïeutique ou la pharmacie ne sont disponibles que dans le cadre des expérimentations
entre des IFSI et des licences avec option « accès santé ».
L’Équipe SERELYON